«C'est les quarts de finale et les plus turbulents ont été éliminés!» Sur la pelouse synthétique du stade Charles Peguy II à Colombes (Hauts-de-Seine), la journée s'annonce sereine pour Aboubakar Ketshi Pene. Cet animateur de 25 ans est à l'origine d'un drôle d'ovni venu de banlieue: Datpower, un tournoi de foot pour les mômes et les ados qui n'ont pas les moyens de partir en vacances. Mais pas seulement pour les occuper quatre jours durant.

Ce tournoi, qui se termine vendredi, leur donne l'occasion de taper dans l'œil des recruteurs des club pros qu'Aboubakar rameute pour l'occasion. «J'ai des gamins qui ont un tel mental et un tel jeu de jambes que je ne comprends pas pourquoi les clubs de la ville où la plupart sont inscrits ne se bougent pas plus pour les mettre en valeurs.»

Le niveau est élevé et les 300 jeunes âgés de 12 à 18 ans venus de toute l'Ile-de-France le savent : «Nous, on est là pour gagner la coupe et on rigole même pas», clame Diakite Adama, 13 ans, venu de Bondy (Seine-Saint-Denis) avec sa «team». Dinis Bruno, 13 ans, haut comme trois pommes, arrache la parole à son partenaire de jeu: «On est aussi là pour se faire remarquer!»

«Remarquer», «repérer», «sélectionner», des termes qui reviennent le plus souvent dans la bouche de ces jeunes joueurs en herbe qui ne cachent pas l'envie de rejoindre un club pro depuis que Jaoued Berahil, 19 ans, s'est fait remarquer lors du Datpower de l'année dernière par le recruteur de Lorient.