La machine parlementaire entame la dernière ligne droite. Prochainement, les clubs pourront payer les agents à la place des joueurs. Une réforme conforme aux desiderata du foot business, qui n’y croyait plus. Adoptée au Sénat en juin 2008, la proposition de loi Humbert (sénateur UMP du Doubs) poireautait dans les coursives de l’Assemblée. Parce qu’elle est authentiquement scélérate ? Un rapporteur vient enfin d’être nommé, Philippe Boënnec (député UMP de Loire-Atlantique), qui enchaîne les auditions avant que le texte ne soit définitivement adopté. Le texte légalisera ce qui était jusqu’à présent illégal.
Un club de foot de haut niveau n’a pas besoin d’agent, puisqu’il dispose en interne des compétences juridiques et financières en vue de signer des contrats. En revanche, le joueur, réputé nul en calcul et en droit, a évidemment besoin d’être assisté pendant la négociation. Un bon avocat - conseil, rémunéré à l’heure, ferait parfaitement l’affaire, mais le foot business a préféré inventer la profession d’agent sportif, qui encaisse 10 % des transactions pour un travail parfois minime. et la valse des transferts (300 millions d’euros par an pour le simple championnat de France) fait saliver : 10 % des agents trustent 90 % des opérations.
Occulte. Quel intérêt pour les clubs de payer les agents à la place des joueurs ? Au minimum, il s'agit du versement indirect d'un revenu net d'impôts et de charges, au détriment de l'Urssaf. C'est aussi la porte ouverte aux ré