Le foot renvoie toujours a un truc de gosse. Une histoire, une posture, quelques mots qui traversent les années - parfois toute une vie - sans que l'on comprenne pourquoi : la première chose à savoir avec le ballon (et sans doute aussi la dernière), c'est qu'il dépasse l'entendement. Samedi soir, l'Olympique lyonnais est venu prendre une soupe (défaite 2-0) à Valenciennes, et c'est une dynastie monumentale qui s'est effondrée dans le Nord : l'OL ne sera pas champion de France cette saison, pour la première fois depuis 2001 ; cette année-là Robert Pirès était star chez les Bleus et le Bayern Munich sur le toit de l'Europe. On a pris un coup de jeune à la 23^e minute du match, entre le retour de flamme et le parfum d'éternité. Une remise en touche de l'attaquant nordiste Grégory Pujol vient d'expédier son coéquipier Johan Audel au but (le même Audel mettra aussi le second six minutes plus tard), et on a distinctement chopé deux défenseurs lyonnais, Jean-Alain Boumsong et Fabio Grosso, en flagrant délit de violation du Premier Commandement du jeu : «Jamais tu ne tourneras le dos à un adversaire qui effectue une remise en touche.»

«Franchement…». En soi, c'est complètement fou. Des centaines de gosses se font déchirer tous les week-ends quand ils font cette erreur-là : Grosso et Boumsong étant non seulement internationaux mais respectivement champion et vice-champion du monde, ça donne la mesure du merdier. Une bonne heure après le match, le dé