C’est un immense complexe tennistique, étalé sur 20 hectares, en plein quartier déshérité du sud de Madrid. Une structure de verre et d’acier enrobée de ce fin maillage métallique si cher à Dominique Perrault. Si l’architecte français, 55 ans, avait pu susciter la controverse, en son temps, avec la Bibliothèque nationale de France, saCaja mágica («Boîte magique») ne suscite qu’un concert d’éloges. Tout d’abord d’un point de vue technique et architectural (lire page suivante).
Le complexe est constitué d’un central (en terre battue) pouvant accueillir 12 000 spectateurs et de deux autres terrains contigus ; chaque court est équipé d’un toit ouvrant autonome. Si bien qu’en fonction de la météo, sur une simple commande, un match peut se jouer en plein air ou en indoor. C’est aussi une réussite, d’un point de vue urbanistique : au cœur d’Usera, une de ces zones défavorisées de la grande banlieue de Madrid, faites de tours en brique et coincées entre des rocades d’autoroute, la Caja mágica y devient une référence monumentale. «Cela va régénérer un quartier marginalisé et oublié», dit l’architecte. Obsédé par «l’intégration de [ses] édifices dans l’environnement urbain», Perrault a fait traverser l’enceinte (qui pourra aussi héberger concerts, meetings politiques ou défilés de mode) par une rue qui en facilite l’accès. «J’ai voulu organiser des espaces, non pas édifier des murs», résume l’architecte.
Guest-star. Ces jours-ci à Madrid, il n'y en a qu