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portrait

Trouble-foot

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Jérôme Leroy. D’une franchise déroutante, l’imprévisible attaquant rennais guigne samedi soir la Coupe de France face à Guingamp, club où il est également passé.
publié le 9 mai 2009 à 16h30
(mis à jour le 9 mai 2009 à 16h30)

Où va se nicher le romantisme dans le football des années 2000 ? Dans une forme de radicalité. «Quand quelqu'un raconte que le football est un métier, je deviens fou. Il y a des enfants qui jouent tous les jours, des centaines de milliers d'adultes dans le monde qui prennent le chemin des terrains tous les week-ends pour pas un rond. Le foot, ça n'a jamais été un métier.» Bienvenue dans le monde tourmenté de Jérôme Leroy, 34 ans, l'un des deux ou trois artistes purs - tout ce qu'il fait sur un terrain semble imaginé plutôt que récité - à subsister dans le foot français. Et animateur en chef de l'attaque du Stade rennais, qu'il cornaque ce soir à Saint-Denis face à Guingamp pour une finale de Coupe de France 100 % bretonne. Dans une décrépitude de soleil couchant : 34 ans, c'est l'âge où l'on ne veut rien perdre des sensations des grands soirs.

L'affaire est un brin lyrique, car ce grand type efflanqué est depuis longtemps un objet de dévotion pour tous ceux - il en reste - qui ne réduisent pas le jeu à son acception athlétique : force, vitesse, volume de courses et tutti quanti. Reste l'homme. Quinze ans qu'il promène un physique white trash - épais comme deux allumettes, regard fiévreux, crâne rasé - qui parle pour lui et suggère la tension. Une anecdote : juste avant son départ de Sochaux à l'été 2007, il en vient aux mains avec un responsable technique. Commentaire pourtant amène d'un administratif du club doubien : «Sur certaines choses qu'il dit ou