Dès midi et demie, ils étaient là, à l'Hôtel de ville, où étaient attendus six heures plus tard les héros, les footballeurs de l'En-Avant Guingamp, vainqueurs de Rennes (2-1), samedi en finale de la Coupe de France. La victoire d'un club de L2 contre un de L1, de la sous-préfecture des Côtes-d'Armor contre la préfecture de Bretagne, du foot des champs contre le foot des villes. Il y a la mère, Nathalie, une aide-soignante joviale venue de Trévarzec, un bourg voisin, avec deux fistons, Hugo, 9 ans, et Alexis, 15 ans, arborant une banderole : «Fiers d'être Guingampais.»«On est supporteurs d'En-Avant depuis toujours, et c'est que du bonheur, rayonne Nathalie. On a regardé le match dans la salle des fêtes de Trévarzec, et on l'a regardé une seconde fois à la télé en rentrant à la maison. Cette victoire, c'est l'histoire d'une petite ville qui a su montrer comment elle était grande.»
A peine descendu de l'autocar qui le ramenait du Stade de France, la casquette frappée du diablotin du Kop rouge, le club de supporteurs de Guingamp, Mickaël a lui aussi pris de l'avance pour ne pas manquer le retour de son équipe fétiche. «Ce qu'on a vécu à Paris, ce sont des moments inoubliables. On a versé nos larmes, c'était une immense joie. Ils avaient [les Parisiens, ndlr] jamais vu une ambiance comme ça, là-bas. Avec le craquage de fumigènes et un fest-noz improvisé avec le bagad de Guingampà Montparnasse, on a mis le feu.» Et Mickaël de s'