La finale de la Coupe d’Espagne, mercredi, a fait une victime: le directeur des Sports de la télévision publique, TVE, coupable, aux yeux de sa hiérarchie, d’avoir caviardé la retransmission en occultant les images (le son surtout) de l’hymne national copieusement conspué. Ce qui était couru d’avance, puisque le match opposait, à Valence, le FC Barcelone à l’Athletic Bilbao, représentants de deux des régions d’Espagne aux velléités nationalistes les plus affirmées.
Mercredi soir, quand Juan Carlos et madame arrivent au stade, c'est la bronca, qui reprend de plus belle au moment de l'hymne. Mais cela, les téléspectateurs n'en sauront rien, qui ont droit, à la place, à des reportages d'ambiance en Catalogne et au Pays Basque - ils ne découvriront les images qu'à la mi-temps, quand les auditeurs de la radio publique ont eu droit, eux, aux sifflets en direct. La TVE, qui nie toute volonté de censure et «considère que c'est une erreur d'une gravité extraordinaire de ne pas permettre aux citoyens de suivre en direct ce qu'il se passait» a donc fait fissa pour couper une tête, alors que la presse d'hier, raillait ou s'indignait de ce couac télévisuel. «Des milliers de personnes sifflent le roi et l'hymne, et TVE le dissimule», titrait hier le quotidien de droite El Mundo. Sur le terrain, le FC Barcelone a passé le tarif quasi habituel à son adversaire (4-1) pour remporter son premier trophée de la saison en attendant d'être officiellement champion d'Espag