Le pitch médiatique du championnat de France de Ligue 1 est le suivant : une formation au jeu collectif abouti (Bordeaux) contre une équipe qui marche sur l'agressivité et la hargne (Marseille). Eh bien voilà : c'est complètement faux. Parce que si les Girondins sont encore dans le coup pour le titre (et mathématiquement assurés depuis samedi de disputer la Ligue des champions), ils le doivent à un joueur et un seul : le meneur de jeu.
Samedi, lors du succès (3-2) arraché par les Bordelais face au Mans, l'homme-miracle a brûlé le match par tous les bouts : une passe décisive pour Marouane Chamakh (38e), un but (45e) plus une frappe sur un poteau convertie en but par Marc Planus (76e). Gourcuff a marqué lors des cinq derniers matchs de son club. Pas mal pour un type dont la fonction première est d'envoyer du jeu et d'alimenter les quatre ou cinq attaquants de très haut niveau dont dispose le club entraîné par Laurent Blanc. Traduction : quand la pression du résultat augmente et que l'air se raréfie, il n'y a plus que Gourcuff.
Gladiateur. L'international a effleuré le sujet samedi après la partie, en prenant garde - c'est une attitude qui le caractérise - de ne pas lâcher le mot de trop : «Comme je viens de marquer des buts, j'essaie de me retrouver à la conclusion… et en mouvement. Mais je travaille peut-être moins à la construction, là où je préfère être.» Manière de dire que, dans le sprint final, le joueur