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Libération
Interview

«Il faut s’attendre à des innovations»

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Philippe Hellard, membre du laboratoire de recherche de la Fédération française :
publié le 18 mai 2009 à 10h00
(mis à jour le 18 mai 2009 à 10h00)

Avec les dernières trouvailles technologiques, la natation prend des allures de F1. Philippe Hellard, 43 ans, membre du laboratoire de recherche de la Fédération française, titulaire d’un doctorat en performance en natation et physiologie de l’exercice, décrypte l’évolution des combinaisons.

Comment marche la combinaison Jaked ?

Elle est le résultat de la course à l’armement qui se dispute entre équipementiers. Les nouvelles combinaisons sont composées de polymères, une structure microscopique qui parvient à reculer le moment où l’écoulement passe de l’état laminaire (qui permet de glisser) à celui de turbulent (qui freine). Le déplacement de la traînée de friction vers les pieds en fait un écoulement plus laminaire que turbulent.

Ces recherches sont-elles spécifiques à la natation ?

Non. Au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), on travaille beaucoup sur ces structures. Notamment dans le cadre des prothèses artérielles. Nous savons que la structure la plus adaptée est polymérique, et qu’il est possible de diminuer de 60 % la résistance à l’écoulement.

Comment fonctionne ce phénomène de glisse ?

Actuellement, nous avons affaire à la structure polymérique la plus basique. Ces polymères arrivent à capter les molécules d’air. Ce qui améliorerait la flottabilité, surtout à haute vitesse. En gros, plus on va vite et plus on capture des molécules d’air et plus on flotte. Le matériau le plus adapté reste à inventer, mais des entreprises japonaises y travaillent. Il faut s’attendre à bien des innovations.

Le règlement de la Fédération internationale de natation (Fina) est censé changer au 1er janvier. Que se passera-t-il après cette date ?

Une réunion doit avoir lieu aujourd’hui au laboratoire de Lausanne. Ensuite, soit la Fina décide de re