Les rues sableuses des quartiers populaires de Dakar se vident. Dans quelques minutes, l’arbitre va siffler le coup d’envoi de Marseille-Lyon. Personne ne veut rater le début de la partie. Le match est retransmis par Canal horizons, des raccordements clandestins alimentent tout le quartier. Ô rage, Ô désespoir, les supporters de l’OM sont partout. Pire qu’en France. Dès qu’une frappe de Mamadou Niang s’écrase contre un poteau, les Dakarois s’effondrent. Lyon l’emporte. Comment expliquer cette défaite ? Les supporters du PSG ne manqueront pas de prétendre que Mamadou Niang a des «pieds carrés».
Plus indulgents, les Sénégalais invoquent les puissants marabouts de Bordeaux qui auraient eu raison des ardeurs olympiennes. Mais je suis bien obligé de les ramener à la raison. Si les Girondins se dirigent à grandes enjambées vers le titre, cela n'a rien à avoir avec la magie noire. C'est Dieu himself, - - le vrai, pas François Mitterrand qui était pourtant lui-même un supporter des Girondins - qui a choisi de soutenir cette équipe, celle qui fait souffler un vent divin sur le championnat de France.
La preuve : lors du match Bordeaux-Monaco, ce sont des Monégasques qui se sont chargés d’empêcher leurs coéquipiers d’égaliser. D’une belle tête, ils écartent le danger. Comment expliquer pareille victoire sans une intervention divine ?
Lorsque Dieu était jeune - il y a une vingtaine d’années -, Il était de gauche et avait horreur des injustices. Il vibrait aux exploits du Bordeaux