Après plus d'une décennie de disette, l'OM est à la porte d'un nouveau titre de champion. Bordeaux est, hélas, encore plus près. J'ai habité Bordeaux durant deux ans, pour mes études de journalisme. J'ai dédié Embrouilles au Vélodrome, l'un de mes romans, à Laurent Blanc, le Président. J'ai aimé cette ville, bourgeoise entre toutes, et je l'aime encore, de toute ma nostalgie.
Mais l’OM… L’Olympique, la ville de l’Olympe ! Ici, la météorologie n’est pas faite que de mistral, de soleil écrasant, pas plus que d’orages dévastateurs ni de chutes de neige qui, tous les vingt ans, font de cette cité un sujet de moquerie pour toutes les autres villes de France. Ici, ce n’est pas Jean-Claude Gaudin ni la nomination de Marseille comme capitale de la culture européenne en 2013 qui allument des sourires sur les visages des habitantes et des habitants. Ici, ce n’est pas la politique de l’argent que Robert Louis-Dreyfus injecte dans les caisses du club qui fait que l’OM est, et restera pour toujours, l’OM.
Celui qui n’a jamais usé ses shorts sur des terrains de fortune, lors de matches qui ne s’interrompent qu’à la tombée de la nuit ; celui qui n’a jamais rêvé, tout minot, qu’un recruteur passerait justement sur ces terrains d’infortune et le recruterait, pour revêtir la tunique bleue et blanche ; celui qui n’a jamais hanté les gradins du stade Vélodrome le samedi et qui, toute la semaine durant, revivra ce match à la façon dont un gamin suce et resuce un bâton de réglisse, jusqu’à