A la veille de Roland-Garros, on demandait à Amélie Mauresmo si elle ne trouvait pas désolant que, dans leur majorité, les filles qui dominent actuellement le tennis possèdent une palette de coups aussi large que le registre lexical d'un enfant de 2 ans. «C'est sûr qu'une fille qui arriverait aujourd'hui en sachant faire plein de choses aurait sa chance, répondait l'ex-numéro 1 mondiale. Mais dans leur politique de formation, les fédérations ne privilégient pas la variété. Car apprendre à faire plus de choses sur un court, ça demande plus de temps, et c'est donc exploser plus tard.»
La Russe Dinara Safina, numéro 1 mondiale, 23 ans, dont 9 passés sur le circuit, affrontait hier en demi-finale Dominika Cibulkova (19e joueuse mondiale), 20 ans, entrée en tennis depuis cinq ans. C'est sûr que ces deux-là, si elles savent faire autre chose que parpiner en coups droits aussi bien qu'en revers, elles l'ont bien caché au cours d'un match dont on peut égrener les temps «forts».
Héroïne. A la 29e minute, Safina tente sa première amortie. A la 41e, Cibulkova monte pour la première fois au filet (contrainte et forcée). A la 53e, le public s'enthousiasme mollement après que la Slovaque a ramené un smash de la Russe. A la 61e, il s'excite doucement parce que Safina discute pied à pied avec l'arbitre. A la 77e, l'entraîneur de Cibulkova note dans son carnet qu'il faudra songer à travailler l