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Libération

Clermont, l’anathème enfin bu jusqu’à la lie

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a retardement. Par Michel Embarek, écrivain.
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publié le 8 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 8 juin 2009 à 6h52)

Les Clermontois l’ont enfin évité pour la dixième fois. Ouf ! Ils auraient pu affronter n’importe qui samedi soir, l’US Rodéo-sur-Juliette, le RC Pertuisien, même le CA Brive, le résultat aurait été identique. Mémoire longue et rancune tenace, Brennus. Surtout un 6 juin. Surtout contre des Catalans. Car tout remonte au 6 juin 1944, jour où le saint protecteur des enfants d’ovalie jura qu’il ne poserait jamais son bouclier en Auvergne avant que les bougnats aient perdu dix finales.

Quel crime avaient-ils donc commis pour mériter une telle sentence ? Aucun en vérité. Mais c’était comme ça à la Libération. Quelqu’un devait porter le béret. L’anathème fut jeté à la volée (et peut-être en léger état d’ébriété) sur toute une région. Vu du ciel et sans les moyens techniques de Yann Arthus-Bertrand, Clermont, Vichy, Aurillac, Brioude, Issoire, c’était du pareil au même. Brennus n’avait guère apprécié que, pendant la Seconde Guerre mondiale, les gros pardessus de la fédé du XV aient fumé le cigare à l’hôtel du Parc de Vichy, profitant d’une proximité certaine avec le «Maréchal Nouvoilà» pour faire les poches bien garnies du rugby à XIII.

Accessoirement, le président Albert Ginesty et sa camarilla avaient poussé le bouchon jusqu’à rayer le XIII, sport enfantin, gracieux et d’âme catalane, de la carte de France en lui retirant ses papiers d’identité. Depuis, dans les couloirs feutrés de la fédé, tout le monde comptait sur ses doigts à chaque Bouclier passé sous le nez des bonshommes Mich