Frederic Bolotny est économiste au Centre de droit et d'économie du sport (CDES). Auteur d'une étude sur l'exploitation économique du transfert de Zinedine Zidane en 2001, il revient sur l'arrivée de Kaka dans le club madrilène pour un montant de 67 millions d'euros.
Avec le retour de Florentino Perez aux affaires, le Real Madrid semble renouer avec le modèle de développement qui a fait le succès, puis la perte des «Galactiques». Peut-on considérer que le recrutement de Kaka obéit à une logique sportive et économique cohérente?
Florentino Perez ne changera pas son mode de fonctionnement en revenant au Real. Lors de son premier mandat, il a développé une stratégie mondiale visant à exploiter en synergie la «marque» Real Madrid et l'image de quelques grands joueurs, rentables aussi bien sportivement que commercialement. Le tout répondant à une logique strictement économique : faire de l'activité principale de l'entreprise, le football, qui n'est pas rentable à la base, un support pour la légitimité maketing de la «marque» Real.
C'est pour cela qu'on compare souvent les clubs de foot à Disney. Faire des longs-métrages ça ne rapporte rien, mais toutes les activités périphériques (Disneyland, la figure de Mickey) compensent. C'est pareil pour un club comme le Real Madrid, à la différence que Kaka n'est pas Mickey et qu'il existe bel et bien.
Lors des deux premières années, Florentino Perez a eu tout bon. Mickey -Zidane- faisait le spectacle et améliorait le