La deuxième victoire dans le Vendée Globe de Michel Desjoyeaux vient compléter un palmarès des plus impressionnants du monde de la course au large pour «le Professeur». Ce marin d'exception a choisi ses mots, dans Coureur des océans (éd. Odile Jacob), pour faire revivre son aventure extraordinaire. Desjoyeaux revient sur ses passions, ses peurs, sa métamorphose en véritable professionnel de la voile, révélant les nombreuses réflexions qui sont venues nourrir sa solitude pendant ces quatre-vingt-quatre jours de course.
Pionner. «Autrefois les marins étaient barbus et bourrus, Aujourd'hui ils sont glabres et sobres», écrit-il de façon définitive pour signifier que ce monde de la mer a bien changé. «Je suis un sportif, pas un aventurier. Moitessier [navigateur français, ndlr] a refusé les contraintes de l'âge nouveau, préférant rester naviguer. Nous, nous ne pouvons plus nous permettre des échappatoires pareilles, sous peine d'avoir des batteries d'avocats à nos trousses.»
«Mich Desj» analyse tout, retrace son passé à Fouesnant (Finistère), les années 60 dans cet endroit perdu au bout de la terre, l’histoire de son pionnier de père avant que Port-la-Forêt ne voie le jour. Sans oublier la marginale école des Glénans, juste en face de sa ville natale de Concarneau, qu’il rebaptise «le bateau de pierre».
Il se remet en scène pendant ses années de timidité aiguë passées dans «la vallée des fous», une adolescence «à voir