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Libération

Avec le foot, «le crime s’achète un statut social»

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Blanchiment. Le Groupe d’action financière a planché sur argent sale et ballon rond.
publié le 3 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 3 juillet 2009 à 6h52)

«Quand l'argent afflue, la corruption suit.» Entérinant l'adage, le Gafi (Groupe d'action financière internationale), structure antiblanchiment de l'OCDE, vient de publier un rapport sur ce thème d'actualité : argent sale et foot business. Comme souvent, le Gafi dilue la problématique sous un fatras de considérations générales, s'interrogeant encore en page 14 (sur 38) : «En quoi le football serait particulièrement vulnérable au blanchiment ? Plusieurs facteurs, non spécifiques au sport, se combinent.»

«Incertitude». Après moult bla-bla, le Gafi ose quelques hypothèses. Pour l'actionnaire d'un club, le football est une activité «peu rentable», car soumise à la glorieuse «incertitude» du sport ; les investissements en ce secteur ne seraient donc pas d'une nature «purement économique». En matière de recyclage, «les criminels ne sont pas seulement motivés par le gain, mais aussi par le prestige social». Le Gafi finit par écrire que «le crime s'achète un ticket d'entrée, un statut social» via le rachat d'un club. Le blanchiment par le foot permettrait «d'acheter célébrité et influence». Il serait d'autant plus aisé que «la culture de l'incertitude implique une tolérance aux paiements irrationnels», les supporteurs refusant pour leur part de renoncer à «l'illusion de l'innocence» du ballon rond. Consensus général pour accepter le «dopage financier».

Voila pour la théorie. En p