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Libération
CHRONIQUE

Chargés comme des mules

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Professeur d’EPS et ancien entraîneur de Festina, Antoine Vayer dirige AlternatiV, une cellule de recherche sur la performance en Bretagne. Chaque semaine, il chronique le Tour pour Libération.
publié le 4 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 4 juillet 2009 à 6h51)

Male sanus in corpore inhumano : un esprit malsain dans un corps inhumain. «L'athlète» qui va «voler», comme on dit dans le jargon, dans les cols du Tour 2009, à Arcalis ou au Mont Ventoux, va certainement illustrer cette citation placée au cœur du sport de haut niveau. Tout s'y prête. Vous-même, avec un petit chronomètre, allez pouvoir le vérifier. Pourquoi cela changerait-il aujourd'hui ? Mentir effrontément est à la portée de tous, coureurs, journalistes ou organisateurs. L'hypocrisie est devenue une condition nécessaire et suffisante pour participer au cirque moderne de l'arène hexagonale, sorte de bocal de pharmacien où les piranhas se nourrissent de leurs déjections.

«Donkeypower». Depuis le début des années 1990, les produits ou méthodes qui oxygènent le sang, combinées à toutes les autres médications toxiques de plus en plus décrites par les anciens «champions» permettent aux leaders de produire sur leur deux roues une puissance, exprimée en watts, presque double de celle d'un âne du début du siècle tirant une charge et équivalente à celle fournie par une machine de propulsion à vapeur, avant l'invention de la propulsion mécanique.

Le célèbre «donkeypower», ou l’âne-vapeur, vaut officiellement 250 watts. Depuis des années, nous vous parlons avec Frédéric Portoleau, ingénieur, d’un «étalon vélocipédique» de 78 kilogrammes. Cela nous permet facilement de disséquer et de comparer les performances barbares dans les cols et dans l’histoire. On a ai