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Lance, accro au Tour et vice-versa

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Le come-back du cycliste américain, sept fois vainqueur, assure le succès médiatique du Tour de France mais le dopage reste au coeur de l'épreuve.
L'Américain Lance Armstrong, ici en mai lors du Giro en Italie. (© AFP Damien Meyer)
publié le 4 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 4 juillet 2009 à 6h51)

Le 96e Tour de France, qui joue de l'orgue de barbarie en chantant sa propre légende, s'annonce somptueux. Un rocher, des yachts, un prince timide, 180 coureurs, 20 équipes et un roi âgé de presque 38 ans, bavard comme une pie qui nous revient sur le Tour après quatre années d'exil. La pièce est celle du retour du Martien sur terre. Oui, mais voilà, l'extraterrestre Armstrong est terriblement encombrant. Pourtant le Tour semble enchanté, ou alors fait semblant de l'être. Mais l'hôte prend une place folle. Il empoisonnerait presque le Tour par sa présence que certains qualifient de scandaleuse. Et s'il gagnait ? Peu de directeurs sportifs y croient : l'âge, le manque de compétition, et, surtout, la présence d'Alberto Contador, le favori, vainqueur il y a deux ans, et désigné leader de l'équipe Astana.

Eric Boyer, manager de l'équipe Cofidis, disait il y a quelques mois que si Armstrong «était amené à gagner le Tour», cela s'apparenterait pour le cyclisme à la balle qu'un cavalier tirerait dans la tête de son animal blessé : «Cela nous achèverait», disait-il. Parmi les directeurs français Eric Boyer n'était pas le seul à penser ainsi. Vendredi, Johan Bruyneel, le directeur sportif d'Armstrong, l'homme des sept campagnes victorieuses, répondant à une question sur les chances de l'Américain de remporter un huitième Tour, dit cette chose étonnante: «Moi aussi je suis un perdu…» Lui, perdu ? C'est à tomber à la renverse. Lance Armstrong, c'est