Hier à Wimbledon, Roger Federer a forcé les portes de l’histoire du tennis derrière lesquelles Andy Roddick s’est pourtant arc-bouté pendant plus de quatre heures et 77 jeux. Vainqueur de l’Américain 5-7, 7-6 (8/6), 7-6 (7/5), 3-6, 16-14, le Suisse a remporté son quinzième tournoi du Grand Chelem sous les yeux de Pete Sampras qu’on voit pourtant rarement dans les tribunes. Hier, il a assisté en live à l’enterrement de son propre record. Il y a un mois, Federer l’avait égalé en s’imposant à Roland-Garros et en réussissant enfin là ou Sampras avait toujours échoué. Hier le Suisse de 28 ans s’est imposé comme le plus grand joueur de tous les temps. Mais que ce fut dur.
On retiendra de la finale cet incroyable et interminable (quatre-vingt-dix-sept minutes) dernière manche au cours de laquelle aucun des deux joueurs ne lâcha son service jusqu’au trentième jeu qui permit à Federer de remporter le titre en convertissant enfin une balle de break (sur 7 jouées) et sur sa première balle de match. Jusque-là, Roddick s’était battu pied à pied, point à poing, service à service. Il n’était plus, loin de là, la victime préférée de Roger Federer, son souffre-douleur favori, l’homme qui témoignait d’une obstination aussi admirable que vaine à offrir son poitrail à la mitraille suisse. Ce Roddick-là n’était pas le joueur qui avait perdu 18 fois en 20 rencontres contre Federer, dont deux fois en finale à Londres (2004 et 2005). Ce Roddick-là, dont Federer avait prévenu - et il avait foutrement