Qui aurait pu y croire? Avec un écart inférieur à la minute à 40 kilomètres de l'arrivée, un peloton fondant à près de 60 km/h sur les six échappés du jour, peu de monde aurait parié sur une victoire en solitaire d'un des fuyards. Croyant sûrement pouvoir revenir sur les hommes de tête sans difficultés, les équipiers de l'Anglais Mark Cavendish leur redonnent alors un peu de mou. A 12 km de la ligne, Voeckler, Geslin, Sapa, Hutarovich, Ignatiev et Timmer comptent 1 min 20 d'avance.
En vertu du fameux théorème de Chapatte, les échappés ont leurs chances. C'est le russe Ignatiev qui place la première mine à six kilomètres du but. Le groupe de tête explose, et quelques minutes plus tard, Voeckler, si habile dans ces fins d'étapes en comité réduit, décide de la jouer solo.
Dans les rues de Perpignan, et malgré le vent défavorable, il résiste au retour du peloton et signe sa première victoire sur le Tour. Assurémment la plus belle pour l'Alsacien, 30 ans, qui s'était révélé en 2004 en portant pendant dix jours le maillot jaune sur les routes du Tour, se payant même le luxe de résister à Armstrong sur les pentes pyrénéennes.
Au général, pas de changement. Cancellera reste leader pour quelques centièmes, devant «LA». A noter la sale journée des Néerlandais de la Rabobank. Leur leader Denis Menchov a encore dû s'employer pour ne pas être pris dans une bordure, alors que le grimpeur Gesin