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Libération
Critique

PSG mon amour, ma déchirure

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publié le 14 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 14 juillet 2009 à 6h52)

«… Mon cœur saigne maintenant. […] Toute cette souffrance, cette frustration pour rien. Mais je n'échangerai pour rien au monde mon calvaire parisien. Il est ma peau, mon oxygène, mes entrailles, mon chemin vers l'oubli. Sans le Paris Saint-Germain, mon ennui se transformerait en quelque chose d'encore plus terrifiant, d'encore plus définitif…» C'est l'histoire d'une dépendance qui, comme toutes les addictions, se paye au prix fort. Jérôme Reijasse, par ailleurs journaliste, a son siège au Parc des Princes, «Tribune K Bleu Bas rang 1», depuis lequel il soutient le PSG. Inconditionnellement. Donc douloureusement, au seuil de la pathologie. Parc raconte une saison en enfer, celle du supporter et de son club qui, en 2007-2008, a en permanence flirté avec l'humiliation d'une relégation en L2. L'auteur, match après match, c'est-à-dire quasiment déconvenue après déconvenue, tient le livre de bord d'un amoureux plus souvent éconduit que comblé, qui en veut à la terre entière : arbitres, adversaires, médias, bien sûr, mais aussi dirigeants, joueurs… A quoi bon se gargariser d'une victoire quand celle-ci, éphémère, appelle selon toute probabilité des lendemains qui déchantent ? L'affliction en sautoir, Jérôme Reijasse n'épargne rien, ni personne, surtout pas lui, quand il se décrit comme parano, égoïste, hypocondriaque. Ressassante litanie de tourments, trouée de rares éclaircies, Parc se lit d'un trait, acéré, parvenant même à ménager le suspens d'une fin