C’est l’histoire de l’un de ces footballeurs de peu, arrière latéral gauche - déjà une sorte de sous-prolétariat du ballon - laissé libre par son club de Ligue 2 et qui, du coup, tâte du chômage en juillet 2008. Et c’est devenu samedi un conte de fée que tous les joueurs de l’Hexagone garderont dans un coin de leur tête pour les jours de déprime : l’Olympique lyonnais a bel et bien mis 15 millions d’euros sur la table pour arracher au FC Porto Aly Cissokho, né à Blois il y a vingt et un ans et que personne ne connaissait il y a encore dix mois.
Dur au duel. 15 millions, c'est moins que ce que le club rhodanien devra lâcher pour attirer le Toulousain André-Pierre Gignac ou récupérer le Niçois Loïc Rémy, nouvelles obsessions de la cellule de recrutement du club. Mais Gignac ou Rémy sont attaquants. Cissokho, lui, n'est que défenseur : à cette aune-là, ces 15 millions posent sacrément le bonhomme. Qui raconta tantôt - un exercice qu'il n'aime pas - dans l'Equipe le parcours sinueux qui l'a mené, depuis le Pôle Emploi, au toit de l'Europe : «Je suis parti au Vitória Setúbal grâce à un certain M. Ferreira, qui travaille entre la France et le Portugal et qui connaît l'entraîneur de Setúbal. Après quinze jours d'entraînement, le coach est venu me voir. Il m'a dit que je ne finirai pas la saison au club, que je partirai vite dans de très grandes équipes.»
En janvier, Cissokho file donc au FC Porto pour 300 000 euros et se coltine Manchester United en