Le Valais fut le théâtre du roman œdipien que le Tour 2009 attendait, mais sans trop y croire. En tuant le père Lance Armstrong, qui finit 9e de l'étape à 1'35'' du vainqueur du jour, Alberto Contador, ce dernier, par la même occasion, s'est marié au maillot jaune qu'il convoitait : «On était cinq dans la montée, et je devais attaquer pour creuser l'écart. Je suis tellement heureux !» Ça, c'est pour la barbe de Freud.
Blinde. Pour ce qui concerne le cyclisme, le roman de la journée fut rasoir malgré une échappée de neuf coureurs que le peloton, lancé à toute blinde, souffla comme une chandelle. Rasoir, sauf donc jusqu'au dernier chapitre très enlevé écrit avec le sang d'un mouflon sacrifié : la montée vers Verbier, 8,8 kilomètres à 7,55 %, où s'est joué l'assassinat de Lance Armstrong : le duc de Guise du cyclisme, l'homme qui, durant tant d'années, avait défenestré la concurrence. Lance a été achevé d'une balle perdue quand les Saxo Bank des frères Schleck ont attaqué d'un feu nourri les premiers lacets. Alberto Contador : «C'est là que tout s'est joué, quand les Saxo ont commencé à travailler pour faire exploser le petit groupe que nous formions. C'est justement là que j'ai décidé de partir. J'avais besoin d'une grande étape comme celle-là. Mais j'étais très bien, même si on doute toujours de soi.»
La vacuité des plans de LanceArmstrong s'est effondrée dans un nuage de poussière, malgré les efforts de son coéquipier Klöden, qui l