Le bassin est presque vide. Sur la ligne d’eau de gauche, une silhouette fend l’azur de façon très régulière depuis une bonne heure. Federica Pellegrini, championne olympique du 200 mètres nage libre à Pékin, allonge inlassablement ses brasses. Dans cette piscine de la périphérie de Vérone, de nombreux gamins attendent leurs cours. De loin, ils regardent admiratifs la jeune femme. Elle est là qui remet machinalement ses cheveux dans son bonnet de bain. Elégante et discrète, elle quitte le bassin, sourit à ceux qui la saluent. Elle se sent ici chez elle, comme à l’abri d’une actualité qui la poursuit depuis qu’elle est devenue une icône du sport italien.

La nageuse est aussi connue que le motard Valentino Rossi ou le footballeur Alessandro Del Piero. Pourtant elle assure que sa vie n'a pas changé. «Je peux encore me promener tranquillement, sans être dérangée», dit-elle en faisant remarquer que, chez elle, la natation reste encore un tout petit sport. Il y a deux ans, elle a participé à l'ouverture du carnaval de Venise. Accrochée à un filin, elle a effectué un saut de l'ange du haut du campanile de San Marco jusqu'au Palais des Doges. Tout un symbole pour cette Vénitienne toujours très attachée à ses racines. Originaire de Spinea, un bourg situé dans la banlieue ouest de Mestre, elle n'a jamais oublié sa petite chambre de la via Parini, celle qu'elle partageait avec son jeune frère Alessandro. Ses parents ont depuis déménagé à quelques rues. Nostalgique, la jeune fem