Drôles de championnats du monde. Uniques, pourrait-on dire. Depuis deux ans, les athlètes nagent dans le bouillon. Depuis les championnats de France de Montpellier fin avril, ce sport vit dans une totale inconscience.
La course technologique, considérée comme logique à ce niveau, a totalement déstabilisé une hiérarchie pourtant bien en place. Les records du monde sont tombés, certains ont été homologués, d’autres non. Les combinaisons en tout-polyuréthane des nageurs ont parlé. Et surtout fait jaser, en donnant la possibilité à des nageurs moyens de se mêler à une bagarre qui leur était jusque-là interdite. De quoi enlever toute valeur à une compétition majeure. Et discréditer des années de travail des athlètes. Le no man’s land réglementaire laissé par la fédération internationale aura permis à tous les fabricants de s’engouffrer dans une lutte sans merci, dernier baroud avant que ces combinaisons magiques soient interdites en janvier prochain, comme l’a rappelé la Fédération internationale de natation (Fina) vendredi.
Bourbier. Dans les faits, la Fina a traîné pour dicter des règles claires. Les écarts de progression constatés chez certains nageurs se mesurent en secondes et, comme le précise Denis Auguin, l'entraîneur du champion olympique du 100 mètres Alain Bernard, cela pourrait devenir dramatique pour certains nageurs et entraîneurs lorsque les nouvelles normes seront appliquées. Il aura cependant fallu la remise en cause des records du monde décrochés