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Libération
Interview

«La natation doit regagner en crédibilité»

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Alan Thompson, entraîneur de l’équipe australienne de natation :
publié le 1er août 2009 à 6h52
(mis à jour le 1er août 2009 à 6h52)

Alan Thompson, patron de l’équipe de natation australienne, dresse un bilan de la natation mondiale alors que s’achéveront dimanche ces championnats du monde très particuliers.

Depuis les Jeux olympiques de Sydney en 2000, la natation a évolué. S’est-elle complètement transformée ?

Oui, mais pas depuis 2000 : c'est l'introduction des combinaisons spéciales, en 2007, qui a constitué le tournant. Cela a provoqué une floraison de records du monde, des nouveaux protocoles de préparations, ce qui fait que, dès 2008, tout est devenu plus rapide. J'aurais préféré pouvoir dire simplement que c'était à cause du travail des entraîneurs et des athlètes. Que les progrès étaient les leurs. C'est un peu vrai, mais bon, il y a un nombre important d'athlètes qui nagent bien plus vite qu'avant. Au point que des garçons comme le Russe Alexander Popov [le plus grand nageur des années 90, ndlr] figurerait aux alentours de la 40e place mondiale aujourd'hui. Qui sait ce qu'il ferait avec le nouveau matériel…

La hiérarchie des équipes a changé aussi…

Cela fait des années que ça bouge. La France, par exemple, a beaucoup progressé depuis Laure Manaudou. Ses succès ont fait connaître la natation française, l’ont rendue populaire. Cela a encouragé le gouvernement et les sponsors à investir dans ce sport. C’est encore plus populaire qu’il y a cinq ans. Le sprint s’est aussi bien développé : il n’y a qu’à voir la couverture médiatique des exploits d’Alain Bernard. Ces résultats ne sont pas simplement dus à l’argent ou à la préparation, mais surtout à leur attitude mentale, à l’approche psychologique et philosophique de leur sport.