L’Américain Michael Phelps a fait fort. Il y a les titres, déjà : 100 et 200 mètres papillon, mais aussi 4x100, 4x200 nage libre et 4x100 quatre nages. Et il y a sa manière de voir, son éthique, ce choix courageux de s’accrocher à sa combinaison Speedo de 2008 plutôt que de suivre la course à l’armement du tout polyuréthane. Ça lui aura coûté une course, le 200 m nage libre, remporté par l’Allemand Paul Biedermann, première défaite du «Baltimore Bullet» sur la distance depuis 2005. Rétrospectivement, cette défaite l’aura grandi.
Samedi, l'Américain a réalisé la course la plus époustouflante de ces Mondiaux en remportant le 100 m papillon, nouveau record du monde (49''82) à l'appui. Foudroyé par le départ du Serbe Milorad Cavic (en tout polyuréthane) qui lui avait pris son record du monde en demi-finale vendredi, Phelps a grappillé centimètre par centimètre pour devenir le premier homme sous les 50 secondes : «Une course incroyable, comme si tout le monde scrutait chaque mouvement de la course. Ce sont ces courses-là qui vous poussent à donner le meilleur de vous-même. C'est ça que j'aime, c'est ça le sport.» Sa médaille d'or lui a été remise par l'acteur Bud Spencer (79 ans) alias Carlo Pedersoli, premier Italien à avoir nagé le 100 m en moins d'une minute. Retour en force donc pour le phénomène des bassins qui, malgré un repos de près de six mois dont une suspension de trois moins pour avoir été pris en photo avec une pipe à cannabis, est de loin le nageur le plus t