On le regarde souvent comme l'éternel second choix d'un basket tricolore où Parker prend le peu de lumière qu'il y a à prendre. Le coach des Bleus, Vincent Collet, lui, accorde au troisième meilleur contreur NBA (2,1 par match, malgré un temps de jeu d'à peine vingt minutes par match) avec les Golden State Warriors l'attention qu'il mérite : «Ronny sera vital contre l'Italie, parce que ce sera d'abord un combat et qu'il faudra défendre comme des chiens.» Rapporté aux épreuves que le Martiniquais de 26 ans a surmontées jusqu'ici, ça ne lui coûtera rien. En 2005, il réalise le rêve de tous les basketteurs du monde : signer aux Lakers de Los Angeles sous réserve d'examens médicaux probants. On lui diagnostique une malformation cardiaque. Une opération - la pose d'une gaine synthétique censée réduire l'hypertrophie de l'aorte - et, cinq mois plus tard, il est autorisé à rejouer en compétition.
Il raconte ça comme s'il s'était fait curer les ongles : «Il a juste fallu réhabituer mon corps à l'effort. D'abord marcher cinq minutes, puis dix, puis quinze… Ensuite, il faut recommencer à courir, puis à shooter, sans brûler les étapes.» Aujourd'hui, il est tenu de voir le cardiologue une fois par an. Simple visite de routine. Subsiste tout de même de cet épisode une approche pudique de la maladie et une association, Cœur à cœur, à travers laquelle il tente d'aider «une ou deux personnes par an, qui souffrent du cœur et qui n'ont pas les moyens de se soigner».