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Interview

Jacques Brunel, «Dans ce sport, le plus important reste l’histoire des hommes»

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Rugby. Entretien avec Jacques Brunel, l’entraîneur de Perpignan.
L'entraîneur du club de Perpignan Jacques Brunel, le 27 septembre 2008 à Toulouse. (© AFP Remy Gabalda)
publié le 15 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 15 août 2009 à 6h52)

A tout seigneur, tout honneur, ouvrons la saison 2009-2010 du Top 14 (inaugurée vendredi soir par Toulon - Racing Metro 92) avec l’homme qui a mené l’Union Sportive Arlequins Perpignanais (Usap) au titre de champion de France en juin. Ancien entraîneur d’Auch, de Colomiers et de Pau, le Gersois Jacques Brunel, 55 ans, a aussi encadré le XV de France comme adjoint de Bernard Laporte jusqu’à la Coupe du monde 2007. Il est manager de l’Usap depuis deux ans.

Quelle fut votre réaction après la victoire (22-13) en finale face à Clermont ?

Une petite explosion de joie… de quelques secondes. Bon, je nous avais définis comme outsider avant le match, mais c'était surtout de la langue de bois. Sans vouloir paraître prétentieux, je nous sentais tellement préparés à être champion que je n'ai pas été surpris par la victoire. Les joueurs étaient aussi persuadés qu'ils y arriveraient. Maintenant, le Brennus, c'est toujours un aboutissement : seize années passées à jouer, vingt-deux à entraîner, tous les dimanches sur le terrain pendant trente-huit ans pour arriver à ce premier titre… Ça reste un ratio lamentable (sourire) !

Votre accident cardiaque du 12 juin a-t-il changé votre vie ?

Il y a des choses pires. J’ai cessé de fumer du jour au lendemain. Je m’efforce de toujours relativiser la notion de compétition et la pression liée au résultat, tout en sachant que ça n’est pas un métier facile et qu’on peut se faire jeter si ça ne marche pas. Mais, dans le rugby, le plus important reste l’histoire des hommes. Pourquoi des individus si différents d’éducation, de couleur, de mentalité, parviennent-ils à se mobiliser autour d’