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Libération
portrait

A l’épreuve du fer

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Salim Sdiri. Embroché accidentellement par un javelot, ce sauteur en longueur français de 31 ans revient au premier plan pour les Mondiaux d’athlétisme de Berlin.
publié le 17 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 17 août 2009 à 6h52)

Dans le petit stade Vauban de Nice, un homme effectue des séries de courses d'élan sous un soleil de plomb. Torse nu, attitude conquérante, Salim Sdiri répète ses gammes dans un relatif anonymat, entre quelques sportifs du dimanche et des jeunes du quartier à la recherche d'un peu d'ombre. C'est que les Mondiaux de Berlin, c'est quasiment demain. Alors, pas question pour Salim de perdre la moindre journée d'entraînement. Le voilà donc qui enchaîne deux séances chaque jour, sous l'œil attentif de Danièle Desmier, qui l'entraîne depuis toujours. Parfois, il se trouve aussi quelques curieux pour suivre ses ultimes préparatifs, comme aujourd'hui son oncle et l'un de ses amis venus assister à la séance. Entre deux séries d'accélérations, Salim, d'humeur joviale, prend le temps de discuter. «Alors, c'était là ?» demande l'un des deux spectateurs en désignant une tache un peu plus sombre sous le bras droit de l'athlète. «Oui, c'était là», répond Salim sans se départir de son sourire : même si «cette histoire» l'a «marqué à vie», elle est maintenant «derrière» lui, nous assurera-t-il plus tard.

«Cette histoire», c'est celle d'un coup de déveine terrible, le scénario d'un mauvais film d'horreur. Et, comme par un fait exprès, elle s'est déroulée un vendredi 13. Ce jour-là, en juillet 2007, alors qu'il se trouve en plein concours de saut en longueur du meeting Golden League de Rome, Salim se fige. Le javelot du Finlandais Pitkämäki,