Usain Bolt a encore crevé un plafond. Déjà recordman du monde en 9’’69, le sprinteur jamaïcain a conquis, hier à Berlin, son premier titre de champion du monde en portant son record à 9’’58. Logique : pour la première fois depuis longtemps, Bolt n’a pas coupé son effort avant la ligne d’arrivée, se contentant de jeter un premier coup d’œil sur sa droite, puis un second sur le chrono. L’Américain Tyson Gay remporte la médaille d’argent au terme d’une course d’une fluidité magnifique : 9’’71. Un autre Jamaïcain, Asafa Powell, prend la médaille de bronze avec un troisième chrono extraordinaire: 9’’84.
«Match». Depuis la veille, le stade olympique de Berlin salivait à la perspective du bras de fer entre Usain Bolt et Tyson Gay. «Un match pour l'histoire», avait pompeusement annoncé Lamine Diack, le président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF). Une merveille de duel, un modèle de face-à-face, à rendre des couleurs à tous les diffuseurs de la compétition. D'un côté, un Jamaïcain monté sur échasses, pour qui le sprint, l'athlétisme, et même la vie toute entière ressemblent à un jeu abordé le sourire aux lèvres. De l'autre, un Américain sérieux comme un concile, père célibataire, jamais en retard d'un mot de remerciement pour tous ses adversaires. Les deux premiers tours du 100 m, samedi, n'avaient pas vraiment osé en favoriser l'un au détriment de l'autre. Usain Bolt et Tyson Gay les avaient avalés comme une poignée d'olives de cocktail. En