On s’était pointé sur les bords de la Meurthe pour tourner autour des trois piliers de la geste footballistique : le beau, le juste, le vrai. Samedi, on a vu l’AS Nancy-Lorraine mettre une pipe (4-0) à l’AS Monaco et, conséquemment, prendre la tête du classement de Ligue 1. Et on s’est retrouvé confronté à un cas : Paul Alo’o Efoulou, 25 ans, deux buts pour sa première apparition parmi l’élite.
Le Camerounais parle doucement. Très, très doucement. Pourtant, on s'est accroché : ce gars-là met dans chaque réponse un je-ne-sais-quoi qui la rend unique, personnelle. Sur son match : «Sur le terrain, tout peut arriver. Si je ne marque pas, ça ne veut pas dire non plus que je suis mauvais. Après, dans le foot, il faut toujours jouer ton match comme si c'était le premier.» Sur la souffrance : «J'ai joué malgré une élongation aux ischio-jambiers [les muscles permettant de plier le genou, ndlr]. Vous ne saviez pas ? Ah. Si ça ne se voit pas de l'extérieur, c'est bien. Mais moi, je connais mon corps.» Sur ses buts : «C'est sur le visage de mes coéquipiers que j'ai vu que c'était important.» Et sur le public de Marcel-Picot, qu'il pourrait bien avoir mis dans sa poche : «Je ne sais pas. Avec le public, tu te rends compte qu'après, avec l'écho.» Voilà pour le vrai.
Football de forge. Quant au beau, c'est une affaire qui remonte à loin. Dès sa remontée en L1 à l'issue de la saison 2004-2005, l'ASNL développe un football de forge,