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Portrait

Hind Dehiba, les pieds sur la piste, une suspension dans les talons

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1 500 m . La Française court aujourd’hui après deux ans de mise à l’écart pour dopage.
publié le 18 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 18 août 2009 à 6h51)

Une équipe nationale d’athlétisme n’est plus tout à fait complète, par les temps qui courent, sans le luxe un brin encombrant d’un ancien banni du stade pour fait de dopage. Le France a le sien. Hind Dehiba, un petit bout de femme de 30 ans, tellement fine et légère qu’on la croirait en verre, a reçu comme une volée de claques en plein visage sa suspension pour dopage en avril 2007.

Elle se croyait alors lancée sur les bons rails, moins d’une année après sa neuvième place dans le 1 500 mètres des championnats d’Europe à Göteborg, en 2006. Un contrôle positif à l’EPO l’a envoyée trottiner ailleurs. Deux ans à compter les moutons, sans boulot ni revenus. Originaire du Maroc, Hind Dehiba est retournée se reconstruire, près de Rabat. Elle avoue avoir été tentée de tout laisser tomber.

Mais elle s’est accrochée. Et elle est remontée sur la piste à la fin du printemps, en laissant derrière elle ces deux années d’exil et de purgatoire. Son ancien club, le CA Montreuil, lui ayant prestement désigné la sortie, elle a changé de couleurs, se glissant discrètement dans les habits du Stade de Vanves. Pour ses premières courses, elle a choisi l’étranger : la Suisse ou le Maroc, histoire de reprendre pied dans l’athlétisme en se rendant la moins visible possible de son ancien milieu et des médias français. Il faut dire que dans l’Hexagone les organisateurs de meetings sont souvent restés sourds à ses appels.

A Angers, fin juillet, la jeune femme a effacé d'un trait, au moins dans les palmarès