Le stade olympique de Berlin a salué d’une joyeuse salve de hourras, hier soir, le tour de piste victorieux de Sanya Richards. S’ils avaient été d’humeur, ses spectateurs auraient même pu l’envelopper d’un immense ouf de soulagement.
Numéro 1 mondiale du 400 m depuis cinq bonnes années, l'Américaine n'avait encore jamais pu enjoliver sa carrière d'un vrai titre international. En 49 secondes tout juste, elle a réparé cet accroc à son palmarès. A 24 ans, il était temps. Une belle histoire, Sanya Richards : croquante à souhait, à inspirer la plume d'un scénariste. Naissance à Kingston, Jamaïque, un soir de février 1985. Enfance sportive : une mère ancienne championne scolaire d'athlétisme sur 100 et 200 m, et un père doué pour le football, sélectionné dans les équipes nationales de jeunes. Elle a 12 ans le jour où la famille boucle ses malles et s'offre un aller-simple pour les Etats-Unis. Trois ans plus tard, Sanya Richards obtient la nationalité américaine. «Je retourne en Jamaïque une ou deux fois par an, raconte-t-elle aujourd'hui. Les gens y sont merveilleux avec moi. Et la nourriture est à tomber.» Sur la piste, la jeune fille fait rapidement des étincelles. A 20 ans, elle réduit en miettes la barre des 49 secondes au 400 m (48''92), devenant la plus jeune athlète de l'histoire à se glisser dans ce cercle fermé.
L’année suivante, en 2006, elle ne connaît pas l’échec, terminant sa saison en roulant des mécaniques, invaincue sur toutes les étapes de la Golden League.