Le demi-fond peut se montrer parfois cruel. Mardi, le Français Mehdi Baala a soufflé sans s'attarder les bougies de son trente-et-unième anniversaire, une poignée d'heures après avoir assuré sa place en finale du 1 500 m. Pas vraiment la tête à piocher dans le sachet à confettis. «Je me rattraperai plus tard», s'est-il promis. Avec, dans un coin de sa tête, l'espoir de s'offrir un cadeau hors de prix, une médaille mondiale.
Hier soir, ses illusions ont volé en éclats avant même les derniers mètres de la finale. Jamais vraiment dans l’allure, passant le plus clair de la course à échapper aux regards en queue de peloton, il a vainement tenté de jouer des coudes au milieu des meneurs à l’entrée de l’ultime virage. Mais personne n’a semblé y croire. Lui-même pas plus que les autres. Verdict : une place de septième, trop fade, sans brillant ni couleurs. En 3’36’’99. Loin, trop loin, du plus malin de la soirée, Yusuf Saad Kamel, un coureur arborant l’enseigne du Bahreïn, mais tout aussi kenyan que certains de ses suivants. Avant de changer de passeport et de céder à l’appel de l’argent, cet athlète sans rondeurs portait le nom de Gregory Konchellah. Et il s’exprimait en nandi, la langue de son enfance.
Hésitant. Cette finale mondiale, Mehdi Baala l'a approchée d'un pas presque hésitant. «J'aurais tout aussi bien pu ne pas venir à Berlin», avait-il confessé, à la veille d'entrer dans la compétition, en se donnant à plaisir des airs de miraculé. En m