Difficile de ne pas s'interroger, en la regardant courir. Caster Semenya, 18 ans, nouvelle superstar du 800 mètres féminin, dont la carrière a explosé en l'espace de quelques semaines, laisse perplexe. La jeune Sud-Africaine a dominé la compétition de la tête et des - larges - épaules. Surclassant la finale mercredi soir, puissante, facile, elle a relégué ses poursuivantes à plus de 2 secondes et demi. Un boulevard d'avance en fin de course, après une accélération imparable.
La raison de cette domination: Carter Semenya pourrait être hermaphrodite. C'est-à-dire qu'elle pourrait présenter des attributs à la fois masculins et féminins. D'où cette musculature hors du commun. Aussitôt après la finale, sentant monter le vent de la suspicion, l'IAAF (la fédération internationale d'athlétisme) a montré son embarras. Et décidé de soustraire la fraîchement médaillée d'or aux journalistes après sa course.
L'affaire est grave, et pose la question du rôle de la fédération sud-africaine. Face au potentiel étonnant de la championne, détectée il y a six mois, la fédération, voyant venir le triomphe de l'enfant du pays, aurait été peu regardante sur la réalité du sexe de Caster Semenya. «Nous avons contacté les gens de la Fédération sud-africaine pour savoir s'ils avaient des documents permettant d'établir son sexe, a expliqué jeudi Nick Davies, porte-parole de l'IAAF. Il faut savoir que c'est un processus complexe, qui prend du temps et coûte cher», a-t-il poursuivi. Du cô