Ses manières polies et son allure impeccable lui valent une image de gendre idéal. Mais Romain Mesnil se révèle un étonnant garçon. Samedi, après sa médaille d'argent à la perche, il s'est offert un tour d'honneur au terme de la finale du saut à la perche, le torse et les pieds nus, habillé seulement d'un drapeau tricolore. Puis il fait causette avec Rama Yade, la secrétaire d'Etat aux Sports, dans la même tenue. Dessous ? «Absolument rien», avoue-t-il en relevant un pan du tissu.
Avant d'expliquer, dans un demi-sourire : «C'est un clin d'œil à mon initiative du printemps dernier.» L'audacieux avait couru avec sa perche dans les rues de Paris. En tenue d'Adam, mais sans la feuille de vigne, histoire d'alerter l'opinion sur le retrait de son équipementier. Puis, il s'était vendu aux enchères sur eBay. «J'imagine que, maintenant, les partenaires vont se manifester», confiait-il avant de quitter le stade d'un pas léger.
Vieux sage. Plus tôt dans la soirée, un formidable concours du saut à la perche, merveille d'intensité et de rebondissements, lui avait donc glissé dans les poches une médaille d'argent mondiale, la deuxième après Osaka en 2007. «Celle de Berlin n'a pas la même saveur, reconnaît-il. En 2007, je montais pour la première fois sur un podium aux championnats du monde, ma joie était immense. Cette fois, j'étais venu pour le titre. La déception va s'estomper, mais j'avais l'ambition de décrocher la victoire.»