«Déjà qu'en jouant pas trop mal je me fais critiquer par tout le monde, alors là… Je crois que je n'oserai même pas ouvrir un journal.» Une grosse demi-heure après le nul (1-1) lâché par les Bleus à Saint-Denis devant la Roumanie dans le cadre des éliminatoires pour la Coupe du monde 2010, le défenseur Julien Escudé avait le sourire triste. Un but contre son camp et son adversaire direct, Ciprian Marica, qui l'a fait monter dans le manège enchanté tout le match : en se coltinant la presse après ce cauchemar, le Sévillan a fait preuve de cran. «L'équipe de France, c'est le niveau du dessus. Il faut bosser… Après, ce genre de match… ça arrive, voilà. Ça fait partie du métier.» Une chape de respect descend alors sur son auditoire.
Fureur. Du coup, les relances de ses interlocuteurs se raréfient. Escudé se tient droit. «J'ai dix sélections, et on ne m'a jamais mis de très bonnes notes. Il ne faut peut-être pas s'appeler Escudé…» Il lâche ça doucement, sans animosité. «C'est tout ?» Un type acquiesce. Escudé aurait pu noyer le poisson comme les autres en tartinant sur le match de mercredi en Serbie ou le fait que les Bleus vont tout droit vers les barrages de novembre. Ou expliquer que son coéquipier défenseur, Patrice Evra, a passé son match à faire voler son dragon aux avant-postes en l'abandonnant aux attaquants roumains. Mais Escudé ne mange pas de ce pain-là. Il assume, et publiquement encore. Sans hausser le ton. Pour Evra