Son entrée dans le dojo de la rue Eblé apporte un peu de fraîcheur en ce lieu de souffrances. Morgane Ribout a enfilé un jean, un tee-shirt de marque, mis un long collier aux pierres multicolores pour enfin ressembler à la jolie jeune fille qu'elle désire être lorsqu'elle laisse son kimono au vestiaire. «C'est pas très féminin le kimono, non ? Alors, dès que j'en ai l'occasion…» Ses cheveux blonds coupés courts sont bien en place. Pas assez à son goût. Elle s'absente dix minutes pour se refaire une beauté. Maquillage discret pour mettre en valeur ses yeux bleus, pas de rouge à lèvres… C'est que Morgane adore se pomponner. «Laissez-moi le temps de me recoiffer au moins», dit-elle en montrant son casque.
La toute nouvelle championne du monde des moins de 57 kg se sait transformée. Depuis son titre à Rotterdam il y a quinze jours, elle ne gère plus vraiment son agenda. Les rendez-vous se succèdent. Elle se plie aux nouvelles exigences médiatiques. «J'en profite. Je vois quand même ma famille, mes amis, mon petit copain lutteur, même si on a plus tendance à se croiser à cause du calendrier… Mais il faut que j'en profite. Peut-être que tout ça n'arrivera plus», dit-elle. Difficile de se faire une place dans un sport où les David Douillet et les Teddy Riner ont tiré toutes les couvertures à eux depuis longtemps. Morgane, elle, prend ce qu'elle peut, appréciée par tous, y compris par les anciennes de l'équipe. «J'observe, je prends ça comme un apprenti