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Libération

Zinédine Zidane, la part d’ombre

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publié le 19 septembre 2009 à 0h00

Et si le Zinédine Zidane footballeur avait entravé l'autre, la tête de gondole de Danone, Leader Price ou Generali ? Ce serait bien le comble. Et pourtant… Flash-back : grâce à ses deux buts de la tête en finale de Coupe du monde le 12 juillet 1998, le maestro passe du statut de footballeur pour footballeurs (comme il y a des cinéastes qui ne sont appréciés que par leurs pairs) à celui d'icône planétaire. Peu préparé à la frénésie populaire post-Mondial, Zidane se replie sur lui-même, son clan et une poignée de journalistes qui auront toutes les peines à garder sa confiance au fil des ans. Pendant ce temps, le Zidane médiatique colporté par les Guignols de l'info va bon train : timide, modeste, gentil. Timide ? Tous ceux qui l'ont approché ont surtout vu beaucoup de méfiance. Modeste ? Un joueur de cette dimension a forcément un ego XXL, ce que Zidane rappellera en finale de la Coupe du monde 2006 en transformant un penalty sur une Panenka (un lob tout mou plein centre spéculant sur l'anticipation du gardien de but qui, du coup, se retrouve un peu humilié par le tireur). Gentil ? Voilà un adjectif qui n'a jamais traversé l'esprit de ses coéquipiers chez les Bleus. La bulle médiatique Zidane finira par exploser le 9 juillet 2006 à Berlin : le coup de boule, c'est le principe de réalité, la piqûre de rappel de la chose sportive - la fatigue, le manque de lucidité, la fierté - et la limite de la construction médiatique. Pas sûr, au fond, que Zidane n'en soit p