Le métier d'agriculteur et celui de coureur au large ne font pas vivre son homme. C'est ce que se disait une foule de 300 personnes samedi dernier sur le port de Morlaix (Finistère) à l'occasion du baptême pluvieux du trimaran de 50 pieds Prince de Bretagne, du nom de la marque des coopératives légumières de la bande côtière du Nord-Bretagne. Les maraîchers, venus en voisins de la région de Saint-Pol-de-Léon, réunis au sein de la Sica, puissant syndicat local, sont convaincus qu'ils ont trouvé la recette pour faire parler «de leurs produits» en se lançant dans la course au large. Ils ont confié leur très joli bateau dessiné par l'Anglais Nigel Irens au Finistérien Hervé Cléris, un homme qui sort de l'ordinaire par son âge (61 ans) et par son méritoire parcours qui gonfle d'orgueil l'assemblée réunie pour ce baptême : «J'ai payé mes études en ramassant les haricots verts et les pommes de terre», a-t-il raconté.
«Pub». Cléris, coureur au large amateur, «mais vingt-cinq ans de courses en multicoques», est désormais marin à plein-temps. Cléris, un homme tout en réserve, navigateur d'expérience, vient de céder son cabinet dentaire après avoir coulé du plomb pendant trente-cinq ans dans les mâchoires brestoises. Il était l'homme de la situation pour les 2 500 adhérents du syndicat. Car, au-delà de ses compétences maritimes indiscutables, le marin désormais résident de Carantec est l'ami sincère du monde agricole. «Entre eux e