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interview

«Le terrain est parfait pour que le CIO puisse se refaire une vertu»

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Alors que le CIO doit choisir aujourd'hui la ville qui accueillera les jeux Olympiques de 2016, l'historien Patrick Clastres évoque les quatre villes candidates, mais aussi la transformation du mouvement olympique et de ses valeurs.
par Recueilli par JEAN-LOUIS LE TOUZET
publié le 1er octobre 2009 à 18h14
(mis à jour le 1er octobre 2009 à 18h19)

Patrick Clastres est historien du sport, chercheur au Centre d'histoire de Sciences Po, auteur de «Jeux olympiques. Un siècle de passions» (éditions Les Quatre chemins, 2008). Il revient sur la profonde modification du paysage olympique, de plus en plus marchandisé et livré aux communicants. Une uniformisation qui tranche avec la logique des blocs en vigueur durant la Guerre froide.

Quel est votre regard sur ces quatre candidatures (Chicago, Rio, Madrid et Tokyo)?

Cette fois-ci, il n'y a pas de candidature «chaude». Quand la Russie de Poutine ou encore la Chine communiste postulent, cela pose d'évidents problèmes en termes de droits de l'homme. Cette fois-ci le terrain est parfait pour que le CIO puisse se refaire une vertu.

En accordant les Jeux à Rio, par exemple?

Cela permettrait au CIO de poursuivre sa route universaliste. Il faut savoir que le CIO peine à sortir des pays riches. C'est pourquoi Pékin avait été choisie afin d'annexer le monde «communiste et libéral» chinois, ce mélange assez étonnant. Si Rio était choisie, cela permettrait de prendre pied sur l'un des «Suds». Mais sur ce sujet, le CIO se montre plus timide que la FIFA (la fédération internationale de football, ndlr), si l'on considère la Coupe du monde argentine en 1978 et les prochains Mondiaux en Afrique du Sud en 2010 et au Brésil en 2014.

Le CIO aurait bien besoin de choisir Rio pour montrer aux pays émergents qu'il ne les oublie pas. C'est d'ailleurs le message q