Après les fuites sur le rapport de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) accusant l'Union cycliste internationale (UCI) d'avoir cochonné les contrôles antidopage du dernier Tour de France (Libération de mardi), Pierre Bordry, président de ladite agence, donnait hier une conférence de presse dont on attendait beaucoup. Qu'y a-t-on appris que nous ne savions déjà ? Eh bien pas mal de choses. D'abord que Bordry, à qui la presse reproche son manque d'étanchéité et «son goût pour la fuite» dans le but de «faire mousser l'agence», garde une liberté de ton réjouissante : «Vous savez, je suis quand même plus près de la retraite…» Entendre : bah, que voulez-vous qu'il m'arrive ? Bordry est venu dire que Pat McQuaid, président de l'UCI, s'était payé sa tête. «J'avais pourtant beaucoup d'espoir au départ du Tour…»
Pyjama. En fait, tout est parti de travers très rapidement, et l'AFLD a pensé «tout envoyé valser», dit un de ses membres sous couvert d'anonymat. Mais disons que «l'intérêt supérieur» de la nation a joué. Bref, le Tour devait arriver à Paris «en bon état». Comme l'UCI avait la mainmise sur les contrôles, l'agence étant juste dans «un rôle de commis de cuisine», les dérapages se sont succédé avec une belle régularité.
L'an passé, l'AFLD était seule diligentée sur les contrôles, et ça ne plaisantait pas. Le médecin toquait au chant du coq à la porte et prélevait sur le