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Libération
Reportage

L’AS Duchère veut se tailler une part de Lyon

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Le président, Mohamed Tria, veut changer l’image d’un quartier et du club, fondé par des pieds-noirs et des harkis. Regard sur un autre versant du foot lyonnais.
publié le 24 octobre 2009 à 0h00

Poursuivons la semaine des belles histoires du football lyonnais. Après l'aventure, mardi, de Maxime Gonalons, gamin de Vénissieux venu marquer à Liverpool et à 20 ans son premier but (Libération de jeudi), celle de Mohamed Tria (43 ans), fils d'un cantonnier de la Duchère, une zone populaire du nord-est de Lyon, qui après de brillantes études reprend la présidence du club de son enfance pour l'ouvrir sur la ville et accompagner le désenclavement de son quartier.

Au départ, l'AS Duchère était le club des pieds-noirs, dans une zone construite pour pallier la pénurie de logements, et accueillir en urgence des milliers de rapatriés sur cette colline qui surplombe Lyon. Les déracinés s'y sont recréés quelques repères, dont le club de boules, qui existe toujours, et l'AS Duchère, où ne jouaient alors que des pieds-noirs, ainsi que quelques harkis. Mohamed Tria n'était pas encore né. Son père, garde-champêtre dans une oasis algérienne, est arrivé en France en 1962 avec sa famille. Comme tous ceux qui disposaient d'un peu d'autorité du temps de la colonisation, il était devenu indésirable dans son propre pays. La famille Tria s'est alors retrouvée dans le Massif central, où le premier hiver fut douloureux, puis à la Duchère, où le père avait quelques connaissances. «Ils y ont retrouvé des repères, dit le fils. Les juifs qui y vivaient parlaient pour la plupart arabe, on s'entendait bien, et il y avait une boucherie musulmane.»

Le père devient cantonnier. Il