C'est un roman agricole avec un épilogue maritime qu'il reste à écrire. Ce roman, c'est celui d'un facteur né dans une fermette d'Ille-et-Vilaine et qui tombe amoureux d'une factrice, fille d'agriculteurs du Morbihan. Mais un jour d'octobre 2006, le facteur part autour du monde. 185 jours de solitude sur un bateau de croisière de 10 m tout aussi solide «qu'un vélo de facteur». Soit 48 000 km d'une seule traite. C'est ce qu'on pourrait appeler le génie du lent.
Pour faire court, Ulysse, c'est Alain Maignan (55 ans). Et Pénélope, c'est Nicole Harel (53 ans). Après le roman, voici le songe du cartographe. En effet, les deux facteurs à la retraite partent dimanche en tournée pour le Costa Rica, destination de la Transat Jacques-Vabre à bord de FenetreA-Cardinal. Alain et Nicole ne gagneront pas sur leur trimaran robuste et d'occasion. «Depuis mon tour du monde la question du temps ne m'intéresse plus vraiment…» Pour Alain, se priver de la lenteur ne va pas dans le sens de la nature «et des saisons». Pour eux deux, la course au large n'est pas un gagne-pain. Jeunes retraités des postes, ils sont sponsorisés par une PME de leur commune de Beignon (Morbihan).
Il faut dire qu'ils ont appris la langue de la mer sur le tard. Lui, disons, vers la quarantaine. Elle, «il y a dix ans», quand ils se sont rencontrés. L'histoire débute par un sac de ciment porté à l'épaule. «Avec Nicole, on était collègues. Elle avait besoin d'un coup de main po