La Transat Jacques-Vabre est une course au large en double dans laquelle on trouve tous les deux ans d’étonnantes mosaïques de couples. Certains sont pondus de longue date et cachés sous le sable comme les œufs d’autruches. Evidemment, d’autres se fendillent pendant la course. Dans tous les cas le couple est éphémère. Il ne vit que quinze jours. Panorama de ces couples qui partiront dimanche du Havre vers le Costa Rica.
1. La rencontre
Il y a évidemment les vielles amitiés adolescentes dans lesquelles on annexe tout : la technologie, les vélos demi-course et les premiers bords dans la baie de Morlaix sur la caravelle familiale (dériveur en bois). Comme sur Brit Air (Le Cléac'h-Troussel) par exemple. «Copains de trente ans», dit Armel Le Cléac'h. Les deux gars sont en route pour «les noces d'or du large», sourit Nicolas Troussel. «On met tout en commun, on se dit tout», poursuit Le Cléac'h. Le couple était au départ il y a deux ans. Il remet ça, avec toujours la même faculté d'enthousiasme. On peut par ailleurs parler de mutualisation heureuse : «On n'a rien à cacher l'un pour l'autre. Pourtant je pourrais être un jour son concurrent sur le Vendée Globe, explique l'un. Mais on a toujours procédé comme ça, pas vrai ? Je donne ; il prend.» Troussel fait oui de la tête. Le danger de l'ultraconfiance et de la belle amitié sur l'eau ? «Il y en a un : la routine ! Valable comme dans les vieux ménages, comme dans la compétition