On étouffe. Eux aussi. Au cinquième sourire embarrassé - et valant défausse - du milieu de Bordeaux Alou Diarra, on a fini par piger quelque chose du vertige mêlé d'angoisse qui étreint la fine fleur footballistique du pays. «Ce serait une catastrophe, bien sûr. Je peux même pas imaginer. Une Coupe du monde en Afrique, pour tous ceux qui ont des origines là-bas [né à Villepinte en Seine-Saint-Denis, Alou Diarra a des origines maliennes, ndlr], c'est extraordinaire, unique. Mais vous vous rendez compte des difficultés qu'ils ont eues pour organiser un événement pareil ? On se doit d'y être. Il faut y aller.»
On y est, enfin. Le fond constitutif des internationaux français remonte en surface. Samedi soir, les Bleus disputeront face à l’Irlande (1), à Croke Park à Dublin, le match aller (retour mercredi à Saint-Denis, au Stade de France) des barrages qui peuvent les emmener jusqu’en Afrique du Sud en juin. En cas d’échec face à des Irlandais invaincus en éliminatoires, c’est le chaos. En tranches épaisses.
Thierry Henry incapable - comme en 2005 - de faire quelque chose de l’équipe de France quand Zidane n’est pas dans le tableau. Nicolas Anelka qui regarde pour la quatrième fois un Mondial à la télé. TF1 qui se fout dedans des 120 millions d’euros de droits déjà acquittés pour retransmettre le Coupe du monde 2010. Et une Fédération française de football tellement mouillée dans son soutien au sélectionneur Raymond Domenech qu’elle sera ébranlée des soubassements jusqu’au