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Libération

Une qualification immorale…

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Mais enfin, un but de la main, c’est de la triche.
publié le 20 novembre 2009 à 0h00

En Irlande, on n'avait sans doute jamais détesté un Anglais autant qu'on abhorre, depuis mercredi soir, Thierry Henry, auteur d'un «braquage à main armée», comme le titrait hier l'Irish Independent. «La main de la grenouille» (référence à la «main de Dieu» maradonesque contre l'Angleterre au Mondial 1986), faisait la une de tous les quotidiens unanimes à condamner «Henry le tricheur». Quand les politiques dublinois, Premier ministre en tête, demandaient qu'on rejoue le match (lire page 4).

Facebook constituant désormais l’aune incontournable à laquelle on mesure l’état d’esprit collectif, notons qu’hier à la mi-journée, sur le réseau de socialisation, le groupe «Nous, les Irlandais, haïssons Thierry Henry le tricheur», avait déjà aimanté 11 000 membres dont l’un annonçait qu’il se débarrassait immédiatement d’une berline française acquise la semaine dernière. Et sur Twitter, était lancé un appel au boycott de Gillette, marque de rasoirs dont Thierry Henry est l’icône.

Plus près de la vraie vie de footballeur, c’est Shay Given, le gardien irlandais qui réagissait dès mercredi soir au Stade de France : «Thierry Henry a triché. Lui, il a une réputation, il va au Mondial, c’est complètement injuste mais Platini [président de l’Union européenne de foot, ndlr] sera content, la Fifa [Fédération internationale de foot] sera contente. C’est incroyable, la France et le Portugal [également qualifié à l’issue d’un barrage] sont des grosses équipes, et on sait tous que les gro