Contrairement aux récents propos de la secrétaire d'Etat chargée des Sports, Mme Rama Yade, le stade n'a jamais été «un sanctuaire et un lieu de civilisation apaisée». Et il pourra encore moins le redevenir quand bien même seraient produits des efforts très médiatiques et plutôt désespérés grâce au lancement d'une «cellule nationale de prévention et de lutte contre la violence», d'un «premier congrès national des associations de supporteurs» devenant une «fédération nationale des supporteurs». De même, la répression mise en œuvre par la ministre de la Justice, Mme Michèle Alliot-Marie, semble tout aussi inefficace avec «sa réponse pénale particulièrement ferme et rapide»,«son caractère plus dissuasif» par le biais de peines d'interdiction administrative de stade. Ces politiques ne comprennent pas que la violence des supporteurs devenus si vite des hooligans ne provient pas d'une «minorité agissante», de «parasites» prenant en «otage» le football.
La violence est pratiquée par de féroces hordes d’amoureux du football, des masses compactes de brutes déchaînées, souvent ivres, et très efficaces dans le dialogue par projectiles interposés avec les pouvoirs publics mais pour qui le football est une part décisive de leur vie, et le stade une famille, une maison. La violence n’est donc pas extérieure aux stades, «en marge» comme on l’a dit au moment du décès de Brice Taton survenu avant la rencontre entre les équipes de Toulouse et du