Grâce à Thierry Henry, la France sait désormais que le rugby est le plus authentique des sports. Oui, un ballon se contrôle avec la main. La main va au ballon comme le pied va au cul. Naturellement. L’inverse relève du numéro de cirque ou de la vie privée… Accessoirement, le geste de Thierry Henry démontre que le football peut toujours se surpasser en matière de métaphore du libéralisme sauvage décomplexé. Palper en moyenne un demi-million d’euros chacun sur une tricherie en mondovision et se payer le culot d’un tour d’honneur mérite les félicitations de Ronald Biggs.
La main, le XV de France l’a eue chaude et heureuse samedi dans le bidon légèrement vide du Stade de France. On attendait des Samoans à l’ancienne, plaquages nucléaires, courses folles ballon tenu d’une paume. Et l’on vit… Rien. Ou pas grand-chose chez ces Bleus-là d’un soir. A l’inverse, les Français jouèrent un match d’élèves appliqués et farceurs, un match de communale comme lorsqu’il était interdit de donner de grands coups de pied dans le ballon sous peine de le voir retomber de l’autre côté du mur, chez les Sœurs qui quêtent. Oui, les Sœurs qui quêtent ne renvoyaient jamais la gonfle. Il fallait donc se la passer. L’offrir. Ce que fit cette équipe taillée pour l’aventure. Après un essai galopin de Szarzewski, ce fut à toi. A moi, jamais. Des jeunes gens sacrément bien élevés. Et qui s’esclaffaient de voir leur offrande appréciée à sa juste valeur. Ah, ce sourire de Trinh-Duc lorsque Jauzion lui rendit la p